Évangile selon Saint Luc 22, 14 – 23, 56
« On se moquait de lui… On le raillait… En vérité je te le dis : tu seras aujourd’hui avec moi en Paradis. »
Que vous êtes bon, mon Dieu ! Que vous nous aimez ! vous qui embrassez volontairement tant de douleurs pour notre amour, pour notre sanctification, pour nous porter à vous aimer par la vue de votre amour, et pour nous porter à embrasser la souffrance (qui nous est nécessaire pour nous détacher du créé et, par là, disposer notre âme à s’attacher à Dieu seul… « qui nous est nécessaire pour la conservation de la charité, de l’amour de Dieu », comme dit saint Benoît), par l’exemple que vous nous en donnez, la faisant désirer désormais par tous les cœurs qui vous aiment, comme une condition indispensable de votre ressemblance !.. Et que vous êtes bon de vous oublier jusqu’à la fin, pensant jusque du haut de la croix tantôt à vos bourreaux, pour prier pour eux, tantôt à votre compagnon de supplice pour lui donner le ciel, tantôt à votre mère, à votre disciple, à tous les hommes !
Aimons Jésus qui nous a tant aimés, « qui nous a aimés le premier », lui tout aimable qui nous aime, nous misérables, plus que nul autre cœur humain ne peut aimer, plus que nous ne pouvons le concevoir, lui qui nous a prouvé son amour par des délicatesses si célestes et en souffrant de si effroyables tourments. Embrassons la souffrance, recevons avec bénédiction, pour l’amour de Jésus, à son exemple et en la lui offrant, toute souffrance qui nous atteindra : ne nous contentons pas de cela ; recherchons la souffrance pour imiter notre Bien-aimé, pour le suivre, pour partager son sort, mortifions-nous volontairement dans la plus grande mesure possible, sans autre mesure que celle de l’obéissance à notre directeur… Oublions-nous pour Jésus d’abord en lui consacrant tous les instants de notre vie… Pour tous les hommes ensuite, ses enfants chéris, en leur consacrant tous les instants qu’il veut que nous leur consacrions et en les aimant « comme il les a aimés », « comme nous-mêmes », eux et nous également en vue de Lui seul[[M/423, sur Lc 23,35-43, en C. DE FOUCAULD, L’imitation du Bien-Aimé, Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 137-138.]].