Évangile selon Saint Matthieu 13,24-43
Puisque nous n’avons pas le Commentaire de Charles de Foucauld au chapitre 13 de l’Evangile selon saint Matthieu, nous proposons une partie de la Méditation au Psaume 85, prévu par la liturgie de ce même dimanche.
Psaume 85
Que vous êtes bon, mon Dieu ! Que votre cœur est tendre… L’Esprit Saint, comme pour nous montrer cette tendresse de votre Cœur, énumère ici les motifs que notre âme doit faire valoir auprès de vous en vous priant de l’exaucer.
Le premier de ces motifs c’est notre dénuement et notre pauvreté, puis notre fidélité, notre espoir, notre persévérance à prier, notre confiance ; la suavité, la douceur de Dieu, sa grande miséricorde envers tous ceux qui l’invoquent, ses bienfaits passés. Que vous êtes divinement bon, mon Dieu, vous que l’Esprit Saint nous dit d’invoquer avec confiance pour de tels motifs !
Bénissons notre pauvreté, notre dénuement spirituel, puisqu’ils nous sont un motif d’obtenir plus de grâces ! À la vérité, il est écrit : « Il sera donné à celui qui abonde, et à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il semble avoir » mais c’est à celui qui ne fait pas fructifier le peu qu’il a qu’on ôte ce peu ; celui qui le fait fructifier de son mieux en travaillant et en priant sans défaillance, persévérant toujours malgré son peu de succès, sera récompensé non selon son succès mais selon son travail, et Jésus, au lieu de le payer petit à petit en douceurs intérieures et en consolations, comme un ouvrier qu’on paie chaque soir, le paiera en une seule fois, sur le tard de la vie ou dans l’autre monde… Ne nous décourageons donc jamais : travaillons et prions toujours avec courage et persévérance pour notre conversion ; si malgré nos efforts nous ne voyons pas de progrès en nous, redoublons de soins, nous souvenant que « celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé », que Dieu est venu chercher « les malades et non les bien ponants », que le bon pasteur laisse quelques brebis dans le bercail pour chercher la fugitive, enfin que la première raison que l’Esprit Saint nous dit d’invoquer, pour qu’il nous secoure, c’est notre pauvreté. Plus nous sommes pauvres, plus ce bon Père est porté à nous donner, plus nous sommes égarés, plus ce bon pasteur est porté à nous chercher, plus notre âme est malade, plus le divin médecin est porté à la guérir, plus nous sommes en danger de mort éternelle, plus cette tendre Mère se penche sur nous dans le désir de nous sauver… Mais ayons bonne volonté, demandons et faisons des efforts avec persévérance et confiance [1].
[1] M/169 sur Ps 85,1-8 en FOUCAULD (DE) C., Méditations sur les psaumes. Méditations sur les psaumes et le prophètes (1897), Nouvelle Cité, Montrouge 2002, pp. 282-285.