Évangile selon Saint Luc 4,21-30
Notre-Seigneur prêche à Nazareth et en est chassé.
Que Vous êtes bon, mon Dieu, d’avoir essuyé pour nous tant de travaux, de fatigues, de mépris, d’outrages, de violences, de persécutions !.. Oh ! mon Dieu, l’amour qui Vous remplit, que Vous êtes, qui est Votre essence, vous a fait descendre du ciel et Vous a fait choisir, pour la mener parmi nous, la vie la plus souffrante, la plus abaissée, qui fut jamais… Vous avez jugé cette vie admirablement propre à sanctifier les hommes, c’est pourquoi Votre bonté l’a choisie… Vous auriez pu choisir une vie de douceur « proposito sibi gaudio [[« La joie qui lui était proposée. »]]», mais Vous avez jugé que la souffrance sanctifierait plus les hommes; et une vie de souffrance convenait mieux à Votre amour, car l’Amour aime à donner, à se donner, à se sacrifier… Que Vous êtes bon, mon Dieu, Vous qui, si grand, avez trouvé le moyen de Vous sacrifier tellement pour nous !
Vous nous donnez ici, ô mon Dieu, l’exemple de bien des vertus : Vous n’agissez que par obéissance ; ne prévenant pas la volonté divine, mais la suivant dès qu’elle Vous appelle ; Vous n’agissez pas par Votre esprit humain, si sublime qu’il soit, mais Vous Vous laissez conduire par « la vertu de l’Esprit Saint », Vous agissez non par Vous-même, mais selon « l’onction » que Vous avez reçue, la « mission », qui Vous a été donnée…
Mais autant est grande l’humilité avec laquelle pendant 30 ans Vous Vous tenez obscur et caché, prêt à recevoir ou à ne pas recevoir de Dieu quelque mission que ce soit, autant est grande l’ardeur avec laquelle Vous Vous précipitez pour accomplir la mission que Dieu Vous a donnée, aussitôt que Vous l’avez reçue ; comme Vous embrassez aussitôt toutes les fatigues, les travaux, les dangers du Saint ministère !.. Vous nous donnez une leçon de courage : avec quel courage Vous parlez aux Juifs de Nazareth, et comme leur colère ne Vous empêche pas de leur adresser les sévères paroles que Vous avez à leur dire ! Avec quel courage Vous affrontez leurs injures, leurs menaces, leurs violences, et le danger de mort où Vous Vous trouvez !.. Vous nous enseignez aussi l’amour de l’abjection : si Vous avez été ainsi méprisé, rejeté, persécuté, Vous notre Dieu, Vous notre Bien-aimé, avec quel amour et quel empressement nous devons recevoir et désirer tout mépris, toute violence, toute persécution, pour Vous ressembler, ô Bien-aimé Jésus[[M/271, sur Lc 4,14-30 en C. DE FOUCAULD, La bonté de Dieu. Méditations sur les Saints Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 230-231.]] !