Évangile selon Saint Jean 13, 1-15
« Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin. »
Que vous êtes bon, mon Dieu, de continuer votre œuvre « d’allumer sur la terre le feu » de l’amour de Dieu, en nous disant et en nous prouvant que Dieu nous aime… Rien ne porte plus à aimer quelqu’un que de se savoir aimé de lui… Vous nous portez à vous aimer en nous disant (parole d’une douceur ineffable) que vous nous aimez et en nous le prouvant par un miracle d’amour… Vous nous dites, vous nous déclarez (suave déclaration ! Que nous sommes heureux ! ) à deux reprises que vous nous aimez : « Ayant aimé les siens » dites-vous une première fois, et vous ajoutez : « Il les aima jusqu’à l’extrémité la plus inouïe »… Et après cette double déclaration d’amour, notre Dieu nous prouve l’immensité de son amour, en se donnant lui-même à nous, don qui est la preuve qu’on aime totalement, sans réserve celui à qui on se donne totalement et sans réserve, qu’on aime de tout son cœur, de tout son être, celui à qui on abandonne, à qui on donne, tout son être. Ô mon Dieu, que vous êtes immensément, infiniment, divinement aimant ! Cœur sacré de Jésus, quel abîme d’amour vous êtes ! « Cor altum [1]. » je vous adore, je me jette en vous, consumez-moi.
« Aimons Dieu, puisqu’il nous a aimés le premier. » Donnons-nous enfin tout à lui puisque non seulement il s’est donné une fois pour nous, dans les douleurs du calvaire, mais qu’il se donne chaque jour à nous dans l’embrassement d’un infini amour !.. Il se donne tout à nous !.. Il nous donne le plus que Dieu même puisse donner : Dieu même ne peut nous donner plus que lui-même… et il nous donne tout lui-même, dans l’union la plus intime, la plus amoureuse, la plus désirable, dans notre corps et notre âme ; il se livre à nous, s’abandonne à nous, tout entier, et avec sa divinité, et avec le corps et l’âme humains qu’il a pris pour nous ressembler. Il nous livre le tout et nous donne dans notre corps et dans notre âme son corps et son âme, pour le posséder tout entier, dans une possession parfaite, sans mesure et sans fin.
O Cœur de Jésus, enflammez-moi pour que je vous reçoive bien quand je vous reçois ainsi et pour que je brûle toujours du désir de vous recevoir [2] !
[1] « Cœur immense »
[2] M/479, sur Jn 13,1, en C. DE FOUCAULD, L’imitation du Bien-Aimé, Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 204-205.